Al-Khwârism est un mathématicien arabe à l'origine de nombreux concepts encore en usage aujourd'hui. Le plus extraordinaire est qu'il vivait au VIII et IX ème siècle. Comme quoi nous avions quelque retard…
Dans le même temps, un ouzbek du nom (simplifié) d'Al-Khwârism, mathématicien et astronome, avait déjà établi les bases de ce que l'on appellera plus tard l'algèbre. Il appartenait à la "Maison de la sagesse" à Bagdad, ses écrits rédigés en arabe et traduits en latin ayant été diffusés dans toute l'Europe.
Il se dit que c'est de son nom qu'est né le vocable d'algorithme, ce qui veut dire que lorsque nous appliquons un algorithme d'Intelligence Artificielle, c'est toujours sous le regard curieux d'Al-Khwârism, qui doit se demander pourquoi nous voulons absolument synthétiser l'intelligence et la conscience…
Il se dit aussi que c'est dans l'un de ses ouvrages, le "Traité du système de numération des Indiens" que seraient apparus les chiffres arabes, que nous utilisons toujours. Par contre, ce n'est pas lui qui a inventé le zéro, qui est plus ancien et remonte pour les uns à la Mésopotamie au III ème siècle avant JC et pour les autres, aux Mayas au V ème siècle.
Ce qui est fascinant, c'est que notre ami Al-Khwârism a vécu la transition des chiffres. Car dans l'un de ses premiers ouvrages dont nous ferons l'économie de rappeler le nom, il exprimait des tonnes de formules et d'équations, uniquement avec des mots : la "chose" étant l’inconnue, mais aussi la racine, la constante ou le carré.
Et comme le rappelle malicieusement Wikipedia, "des biens sont égaux aux racines" est l'équivalent de ce que nous écririons aujourd'hui avec ax2 = bx. On peut lui faire confiance...
Pour ce qui est de l'algèbre, les spécialistes considèrent que c'est son livre "Abrégé de calcul par la restauration et la comparaison" qui en est le point de départ. Il est donc plus ou moins responsable de la souffrance de millions d’écoliers, quelques centaines d'années plus tard !
Mais ce qui est peut-être le plus étonnant chez ce personnage, c'est son universalité et la diversité de ses pôles d'intérêt. C’est ainsi qu'il a publié ses "tables astronomiques" en reprenant et corrigeant celles qui étaient en vigueur à l'époque et en introduisant le sinus, toujours utilisé en trigonométrie, qu'il avait déniché chez les Indiens.
Un ouvrage ne suffirait pas pour présenter la totalité de l'œuvre de cet homme, qui rappelons-le vivait au IX ème siècle. Son traité de géographie, par exemple, est très étonnant, qui donne la position en latitude et longitude de tous les points connus et recensés de cette période, de même que sa description de l'astrolabe, cet instrument qui nous sert à déterminer la position des étoiles, etc.
S'il vivait de nos jours, nul doute qu'il aurait eu plusieurs prix Nobel. Bien qu'il n'aurait peut-être pas aprécié de recevoir un prix de quelqu'un qui a inventé la dynamite...
Seule ombre au tableau, comme il était aussi astrologue, il semblerait qu'il ait prédit avec des "confrères", que son calife allait vivre encore 50 ans. Malheureusement, d'après l’historien Tabari, le calife en question n'aurait pas dépassé les 15 jours qui ont suivi cette "fulgurance". Comme quoi, on peut être un fabuleux précurseur en mathématiques et avoir quelques lacunes en astrologie.