Covid 19 : l’échec magistral de la technologie
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Covid 19 : l’échec magistral de la technologie

Les technologies nouvelles, c’est bien connu, vont nous aider à construire un homme nouveau, quasi immortel, qui ne se perdra plus dans les méandres de tâches inutiles, pour se consacrer à l’essentiel. A force de nous le répéter, on a fini par y croire. Sauf que le Covid 19 nous a douché, qui a été un échec absolu pour les technologies et que ce n’est pas parce que l’on s’est mis au télétravail, que tout a été résolu.

 

Des technologies structurantes qui ne servent à rien

Il n’est pas possible de lire une « news » sans que l’on nous assène les vertus du Big Data et de l’Intelligence Artificielle. Le premier étant censé nous aider à prendre de meilleures décisions et la seconde, prendre le relais quand nos cerveaux ne sont plus capables d’appréhender les masses d’informations qui lui sont soumises.

On nous a parlé de Watson, très supérieur aux médecins, aux robots chirurgiens pour pallier aux insuffisances humaines, aux données qui pullulent sur Internet et qu’il suffit d’aller chercher pour modéliser l’avenir.

On nous a dit que les machines et le Cloud étaient là pour ça et que bientôt l’homme augmenté serait la norme, débarrassé des quelques insuffisances qui pourraient lui rester.

Sauf que l’on est loin de ce « graal » idyllique et qu’à l’occasion du Covid, les technologies ont montré leur incapacité à nous aider pour affronter l’une des pires pandémies que la planète a connues depuis cent ans.

Il faut reconnaître que les hommes les ont bien aidées, avec des comportements dont la stupidité a été malheureusement à la hauteur des enjeux.

Car enfin, si vraiment ces technologies étaient aussi ébouriffantes qu’on a bien voulu nous le dire, pourquoi le Big Data n’a-t-il pas été capable de nous alerter dès la fin de 2019 de ce qui se préparait, l’absence de coordination entre les nations n’expliquant pas tout. Alors que les données existaient.

Puisque l’on sait alerter sur un risque sécuritaire d’une banque en analysant l’évolution des comptes clients et que l’on dispose de remarquables modèles mathématiques pour cela, on ne voit pas pourquoi les systèmes de santé n’auraient pas pu émettre un « warning »  fortement clignotant pour nous prévenir du danger qui se profilait. Pour cela il n’était pas nécessaire de connecter tous les hôpitaux de la planète, les modèles d’Intelligence Artificielle étaient parfaitement capables d’une telle anticipation.

On nous évoque par ailleurs l’invasion des capteurs (IoT) qui devraient se compter par dizaines de milliards dans les années à venir. Mais pour quoi faire ? Pour nous dire que la porte du garage est fermée, qu’il fait plus chaud à l’intérieur qu’à l’extérieur et qu’il y a une congestion sur l’autoroute. Certes ces informations sont utiles, mais il y a sans doute mieux à faire, à condition de le vouloir et c’est vrai, de le pouvoir.

Prenons quelques exemples.

Pendant la pandémie. Dans un pays européen que nous ne citerons pas, le risque était devenu patent de saturation en termes de capacité d’accueil pour les malades en état d’insuffisance respiratoire.

Les responsables sanitaires voyant se profiler l’obligation de devoir choisir entre les malades à prendre en charge…

La réaction à ce risque n’a rien eu de technologique. Quelqu’un, sans doute avec Excel, s’est contenté de faire ses comptes pour s’apercevoir que le risque était devenu réel et nécessitait de prendre des décisions immédiates : installer des hôpitaux militaires de campagne. En espérant qu’avec la chaleur revenue en même temps que les beaux jours, merci le réchauffement climatique, le Covid-19 attraperait une insolation et finirait par disparaître.

Rien n’a été anticipé, le tout dans un décor où les politiques ont pris des décisions sur la foi de scientifiques de haut niveau, qui la plupart du temps, ne s’entendaient pas.

Prenez l’exemple de la recherche du vaccin.

Il y a bien longtemps que les laboratoires de tous les pays auraient dû être connectés et mettre leurs travaux en commun. Si ce n’est pour l’outil de fabrication et sa distribution, qui nécessitent des investissements financiers importants, mais au moins pour la recherche. Il est inadmissible qu’il y ait plus de 160 laboratoires qui travaillent en ce moment sur les mêmes sujets, mais sont incapables de collaborer, tant leurs impératifs commerciaux sont divergents.

A quoi nous servent-ils s’il suffit d’une pandémie pour faire mourir 500.000 personnes…

Jusqu’à aujourd’hui, la référence en matière d’horreur était la peste bubonique de 1665 à Londres. Mais celle-ci n’a fait « que » 75 000 morts, bien loin des records du Covid moderne.

Tout cela montre bien que l’être humain, capable d’inventer des algorithmes de simulation très avancés et des machines construites sur des concepts quantiques auxquels personne ne comprend rien, est totalement démuni dès lors qu’il lui faut s’entendre avec son « voisin de palier ». Entendez par là, les états…

Le Covid aura au moins servi à une chose, à nous démontrer que l’homme est capable de tous les exploits quand il s’agit de battre ses propres records de bêtise. On a les satisfactions que l’on peut…

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